Ah, le lâcher-prise ! Ces deux petits mots qui semblent si simples, et pourtant si complexes. Pendant des années, j’ai entendu autour de moi : "Il faut lâcher prise." Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Comment peut-on lâcher prise alors que tout autour de nous semble si incertain ?
Pour comprendre le lâcher-prise, il est essentiel de définir d'abord ce que signifie "être en prise". Car si on nous demande de "lâcher", c'est bien que nous sommes "en prise", non ?
Être en prise, c'est se retrouver dans une situation inconfortable, générant des émotions telles que la colère, la tristesse, la peur, voire la panique. Ces émotions peuvent être liées à une situation actuelle ou projetée dans le futur. Prenons un exemple : tu peux être en colère à cause d'un événement récent, ou avoir peur de ce qui pourrait arriver dans une situation à venir.
C’est ce que l’on appel, vouloir avoir le contrôle. Nous souhaitons contrôler chaque événement et chaque résultat pour ne pas risquer avoir des émotions négatives (colère, déception ou encore tristesse). Or, non seulement, à force de vouloir contrôler ces situations, nous générons déjà des émotions négatives mais en plus c’est une mission impossible puisqu’il y a de nombreuses instances où nous n’avons pas le contrôle. Nous n’avons aucun contrôle sur la météo par exemple.
Lorsque nous sommes "en prise", nous avons ce désir profond de contrôler la situation, de modifier le cours des choses ou de connaître les résultats à l’avance. C’est notre manière d'essayer de minimiser la possibilité de ressentir des émotions négatives comme la colère ou la déception. Mais le problème, c'est que ce besoin de contrôle nous mène souvent à un état de frustration, voire d'anxiété.
Ce désir de contrôle, selon Lise Bourbeau, auteure du livre Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, peut découler de la blessure de trahison. Parmi les cinq blessures qu'elle décrit (rejet, trahison, humiliation, injustice, abandon), la trahison se manifeste souvent par ce besoin de tout maîtriser. Notre cerveau, en essayant de nous protéger, développe un mécanisme : si je contrôle tout, je ne serai pas trahi.
C’est ici que rentre en jeu notre fameux « lâcher prise ». Lorsque nous lâchons prise sur une situation, cela veut dire que nous arrêtons de vouloir contrôler cette dernière.
Je sens tout à coup la peur monter n’est-ce pas ? « Mais si je lâche prise, je n’ai plus de contrôle sur ce qu’il se passe et j’ai peur parce que si jamais il se passe quelque chose ? Si j’ai le contrôle, au moins je suis prévenue ! »
C’est normal d’avoir peur, car lâcher prise, c’est accepter l’incertitude. Cependant, il est important de réaliser que le contrôle, ou plutôt l’illusion de contrôle, te fait déjà souffrir.
Exemple : L’attente des résultats médicaux
Prenons un exemple concret. Imaginons que tu passes un examen médical le lundi, mais que tu n’auras les résultats que le mercredi. Si tu cherches à tout contrôler, tu risques de passer deux jours d’angoisse à imaginer le pire. Ton cerveau va élaborer des scénarios catastrophiques qui te maintiendront dans un état de stress permanent. Puis, le mercredi arrive, et tu apprends que tout va bien. Ouf, quel soulagement ! Mais pourquoi avoir passé deux jours à souffrir ?
Si tu avais lâché prise, tu aurais pu vivre ces deux jours de manière plus sereine, en acceptant que tu ne pouvais pas accélérer l’arrivée des résultats.
Le premier pas pour lâcher prise est de te poser cette question simple : "Ai-je le contrôle sur cette situation, ici et maintenant ?" Si la réponse est non, comme dans l’exemple des résultats médicaux, alors le stress que tu ressens ne changera rien. Lâcher prise, c’est reconnaître que certaines choses échappent à notre contrôle et qu’elles sont telles qu’elles sont.
Lâcher prise ne signifie pas abandonner totalement. Cela ne veut pas dire non plus que tu dois vivre en roue libre. Il s’agit "simplement" d’accepter ce qui ne peut être changé et d’adopter une autre perspective.
Le stress prolongé peut avoir des effets délétères sur ta santé. Il peut perturber ton sommeil, provoquer des douleurs chroniques et même contribuer à des problèmes de santé plus graves comme les ulcères. Lâcher prise aide non seulement à mieux gérer les situations difficiles, mais aussi à préserver ton bien-être physique et mental.
La question à te poser est la même : "Est-ce que je peux contrôler cette situation ?" Prenons un exemple courant : la météo. Tu as peut-être prévu une sortie en plein air pour ton jour de congé, mais il se met à pleuvoir. Si tu restes "en prise", tu risques de passer ta journée à ruminer et à te frustrer. Lâcher prise, c'est accepter que tu ne peux pas contrôler la météo et chercher des alternatives pour profiter de ta journée autrement. Pourquoi ne pas opter pour un moment cocooning chez toi, avec un bon livre ou un film ?
Attention, lâcher prise ne signifie pas baisser les bras face aux difficultés. Il s’agit plutôt d’adapter ta manière de réagir à des circonstances que tu ne peux pas changer. C’est faire preuve de résilience et de créativité pour contourner les obstacles.
Il est important de reconnaître les domaines sur lesquels tu n’as pas de contrôle :
Mais il y a aussi des choses que tu peux contrôler :
En intégrant ces pratiques, tu seras en meilleure posture pour vivre plus sereinement, sans t'enfermer dans le contrôle. Lâcher prise n’est pas une faiblesse, c’est une force qui t’aide à naviguer dans les situations imprévisibles de la vie.
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